Mélancolie
EP. Tape. 3 tracks. 2013.
Limited edition of 44 copies.
Includes a signed insert & the digital version.
Co-released by Blwbck and Distant Voices. BLWBCK044/DV003.
Photography & artwork by Romain Barbot.


SOLD OUT

Available on digital for free donation here.






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REVIEWS

Misery screams out to nothing on ‘Mélancolie’. What results is a beautiful squall of lo-fi black metal. Everything on here is perfectly placed. Covered in grime and depression Misery makes absolutely no compromises. Yet for all of the darkness of the music (and it is dark) there is a certain hope hidden within the three sprawling pieces. Tempos are quite ferocious over the course of the collection growing in intensity with each passing song. Less of a crescendo within a song and more like an album’s worth of buildup the sound is infinitely satisfying. 
‘I’ is a scream. Beginning with a yell hidden underneath many layers of sound it tries and fails to escape. The drum kit sounds close to death. Guitars repeat on endlessly with slight variations in the riff helping to keep the entire thing relatively compelling. Misery burns through everything on ‘II’. Nothing is spared. Here the lo-fi works heavily in favor of Misery with the slight slowdown in the middle allowing for a slight respite from the otherwise relentless onslaught. 
For the finale ‘III’ Misery brings out everything. Brief moments exist where the drums are completely left out allowing for the foreboding guitars to ring out. Deeper bass rules over much of the more rhythmic work. Sounding quite similar to an endless slough it works in suites changing from near-ambient to full-on blast on whims alone. Towards the end of the track Misery gives it everything allowing everything to play almost simultaneously sprinting towards the end. ‘Mélancolie’ is a terrifyingly brutal collection.

(Beach Sloth. 02.2014. US.)




Jardin secret aussi fertile que discret, MISERY est de ces projets, rares et précieux, qui tiennent davantage du trésor chéri par une poignée de fidèles que du simple groupe, ce qu'il n'est pas de toute façon, par sa nature même d'entité solitaire, format minimaliste qui se révèle être une des seules informations ayant vraiment filtrées à son propos. Peu importe en réalité, l'essentiel étant ailleurs que dans l'identité de ce musicien isolé se faisant appelé Fille de Misère. Dans son art avant tout, sombrement émotionnel et d'une beauté funéraire.

Des racines Ambient originelles, qui faisaient plus qu'affleurer à la surface de Messes interdites notamment, il ne reste aujourd'hui guère plus que des oripeaux, témoins d'une évolution naturelle vers le pur Black Metal dépressif que vient souligner Mélancolie, EP au tirage confidentiel (44 exemplaires en format cassette uniquement) dont le glacial visuel exprime parfaitement la noirceur brumeuse et qui achève une année 2013 des plus riches, succédant à Lore et à For The Loss Of Ghosts.

En trois titres, MISERY réussit là où nombre de mornes suicidaires échouent, à capter un feeling véritablement désespéré et ce faisant, à suinter des atmosphères engluées dans une nuit hivernale. Nourri d'un humus éprouvé, l'homme n'invente pourtant rien ici, libérant ces riffs volontairement répétitifs aussi pollués que dissonants sur fond de batterie rudimentaire, le tout recouvert d'un suaire ferrugineux au goût de rouille sale. La magie opère néanmoins, le charme aussi, celui de ce Black Metal qui porte la douleur au rang d'art.

Bien que fractionné en trois parties qu'une simple numérotation distingue, Mélancolie a en fait quelque chose d'un unique cri de désespoir qui atteint son orgasme mortifère lors d'un troisième et dernier segment qui voit Fille de Misère y hurler comme si demain ne devait plus jamais exister. Il y a une telle souffrance, un tel mal-être qui exsudent de ces longues complaintes aux accords lancinants qu'on ne peut qu'être touché au plus profond de notre âme par ces ambiances d'abandon, de résignation, de fatalité à laquelle il est impossible d'échapper. Un climat engourdi répand peu à peu sa langueur mélancolique, confinant l'écoute à une forme de recueillement mortuaire, de transe pétrifiée qui vous hante longtemps encore après que ses ultimes battements se soient tues. Immense.

Mouvantes, ces plaintes à la construction moins monotone qu'elles n'en ont l'air car cisaillées par des césures qui en relancent constamment l'intérêt, impriment un tempo obsédant irrigués par des accords qui vrillent, râclent, creusant de profonds stigmates et d'où s'écoulent des humeurs noires comme l'encre, comme l'eau d'un étang avalé par la nuit.

MISERY poursuit son chemin, avec discrétion et passion, édifiant peu à peu une oeuvre qui ne cesse de s'enrichir d'année en année, plus personnelle qu'on ne le croit car détentrice d'une aura religieuse très particulière. On tient là un des meilleurs projets que le DSBM ait enfanté ni plus ni moins.

8/10

(Childeric Thor for La Horde Noire. 12.2013. FR.)










© Misery 2005-2015.